Construire sa pensée
Comment enfants et adultes façonnent le système de valeurs à Riverside
Publié le 4 novembre 2021

En visitant Riverside, comme nous avons eu la chance de pouvoir le faire pour lebonheural'école.org et CANAL +, certains leitmotiv se démarquent. L'un d'entre eux est "I can " – c’est-à-dire « Je peux changer le monde».

En quoi consiste ce "design thinking", l’idée de concevoir et transmettre un système de valeurs par l'éducation ? Quelle est cette vision du monde que les élèves sont censés assimiler et développer - l'objectif de cet état d’esprit "I CAN" ?

Tout d'abord, le « Design thinking » s'inspire du design traditionnel mais en incluant un facteur supplémentaire : la résolution de problèmes dans le monde réel. Un objet bien conçu a une relation profondément fonctionnelle avec le monde, et prend sa forme finale à travers un processus de fabrication et d'amélioration - l'itération.

Pour la classe, Riverside crée des "prototypes" de problèmes réels. Chaque itération est l'occasion d'apprendre des erreurs de la précédente et de s'améliorer.

Comme le montrent les vidéos en ligne sur notre plateforme, une grande partie de ce processus consiste à faire preuve d'empathie, c'est-à-dire à mettre les élèves (et souvent les adultes) concernés dans la peau des "utilisateurs" du prototype.

Ainsi, lorsque des problèmes sont posés, tels que "Comment créer une salle de classe qui permette un meilleur accès à la nature ?", les élèves et les enseignants travaillent ensemble pour créer une solution viable en évaluant la proposition et en la modifiant lorsque des problèmes sont mis au jour. Ce n’est pas d'un processus linéaire. Les participants peuvent revenir à tout moment sur n'importe quelle partie de la solution pour la peaufiner.

Pour ce faire, ils se considèrent comme les utilisateurs du "produit" et réfléchissent à ce qu'ils aimeraient le plus. Comme le ferait un bon designer.


Le concept HUMAIN de Riverside


D'où vient cette philosophie de la pensée comme conception ? En 2001, la fondatrice de Riverside, Kiran Bir Sethi, a quitté sa société de design, rénové un bâtiment en bordure de la ville et a recruté un petit groupe d'enseignants qui croyaient en ses idées. De seulement 27 élèves de la maternelle au CP pour la première promotion en 2001, l'école compte aujourd'hui 400 élèves et propose des programmes jusqu'à la douzième année Terminale.

Riverside s'efforce depuis 20 ans de mettre le bien-être des élèves et la qualité de l'apprentissage au premier plan de méthodes en constante évolution.

L'action même de Kiran Bir Sethi traduit la volonté pratique d'"améliorer les designs" de sa méthode. C'est en partie le mécontentement suscité par la rigidité du système éducatif public qui l’a poussée à s'inspirer de sa formation en design - où l'empathie avec l'utilisateur d'un produit et l'amélioration constante sont essentielles - pour mettre en œuvre le « Design thinking », que le cadre humain, en classe.

Du Design Thinking, on arrive à des questions sociales. Comment faire exactement pour que les enfants en pleine croissance réfléchissent utilement aux problèmes sociaux ? Qu'ils acquièrent des compétences et des valeurs pratiques qu'ils sauront réellement appliquer ?

Riverside et Sethi résument le cadre/la technique HUMAINE comme suit :

Sentir, Imaginer, Faire, Partager.

Ces quatre points mettent l'accent sur la participation active de l'élève. Observer cela en classe est une expérience convaincante et transformatrice.

Dans chaque cas, la communication, le rythme cinétique, l'autocontrôle et le pouvoir pratique de ce processus sont visibles, audibles.


Le concept de Riverside: Action et Mouvement


La vision I CAN est une réaction aux méthodes d'enseignement traditionnelles en Inde. Comme le dit Kiran Bir Sethi, "les enfants commencent par ramper... puis se tiennent debout, courent, réfléchissent et rient, et juste au moment où ils disent au monde "regardez-moi, je peux tout faire", nous les envoyons à l'école" - où, bien sûr, ils sont trop souvent stoppés dans leur élan.

Comment cela se passe-t-il ? Ils courent et on leur dit de s'asseoir. Plutôt de réfléchir et de parler, on leur dit d'écouter... A Riverside, en revanche, on cherche à permettre aux élèves de devenir les agents actifs de leur propre processus d'apprentissage. Sethi veut que ses élèves commencent par remettre en question le statu quo et comprennent qu'ils peuvent être ceux qui résolvent leurs propres problèmes, réalisant que "[nous] sommes ceux que nous attendons."

Les professeurs de Riverside pensent que, puisque leurs valeurs fondamentales sont fortes, ils peuvent créer des élèves des participants.

Ainsi, les enfants sont des collaborateurs dans tous les domaines de l'école, que ce soit dans l’apprentissage intellectuel ou le concret. Ils conçoivent les uniformes, ils ont été les "clients" de l’aménagement des lieux et sont habilités à croire que "c'est leur espace", qu'ils doivent réfléchir à la manière de l’organiser au mieux pour leur apprentissage.

L'étonnante confiance en eux - et le respect mutuel - de nombreux élèves de Riverside témoigne de l'efficacité de cette éthique.

Tel que défini par l'école, l'état d'esprit I CAN repose sur trois piliers : sensibiliser les élèves, leur donner les moyens d'agir et les responsabiliser. Comme nous l'avons constaté, le Design thinking libère les pouvoirs d'empathie des jeunes esprits - lorsqu'ils se débarrassent de leur point de vue d’enfant, axé sur l'identification à la famille et leurs propres besoins, cette contrainte de mener à bien le processus "itératif" tout en réfléchissant au point de vue de l'autre donne des résultats remarquables.

Quels sont les résultats ?

De nombreux parents et témoins ont remarqué que les élèves de Riverside quittent l’école après le bac avec un sens plus aigu des problèmes du monde qui les entoure. Ils ont également acquis des compétences et des connaissances qui les aideront à résoudre ces problèmes et ont été habilités à construire un avenir plus équitable et durable. Ce succès est très remarqué.

Le programme I CAN, qui a vu le jour en Inde et qui a été propulsé par le mouvement connexe Design for Change, né à Riverside en 2009, est désormais utilisé dans des milliers d'écoles dans 82 pays.

Connectez-vous pour pouvoir commenter Cliquer ici pour vous connecter